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Blog.

Au fil des jours, je partagerai avec vous des écrits sur ce qui m'inspire.

Jardin d'hiver

Depuis plusieurs jours je fredonne

 

Donnez-moi de la lumière

Dans mon jardin d’hiver

 

La voix d’un Henri Salvador vieillissant, me berce comme m’avait bercée dans mon enfance Une chanson douce que me chantait ma maman….

Le Jardin d’hiver est plein de douceur lui aussi, mais il est teinté de nostalgie et la nostalgie n’est pas un état d’être qui me rejoint.

 

Si je suis porteuse de mon passé, je n’ai pas de regrets de le savoir derrière moi. Je ne crois pas au Paradis perdu, je n’ai pas envie de participer aux C’était mieux avant, aux Dans notre temps…

Lorsqu’il m’arrive de le faire, je sais immédiatement que c’est le présent qui me pose problème, que c’est lui que je dois regarder en face.

 

Il n’est pas original de dire que nous traversons des turbulences majeures. La tentative d’invasion de l’Ukraine, les attaques des terroristes, suivies des massacres inqualifiables des Gazaouis font basculer notre monde qu’on disait civilisé. L’ONU qui avait représenté un espoir montre son impuissance, les vœux pieux des pays occidentaux sont dérisoires. Si l’on ajoute l’ensevelissement de la coop 28 dans une mer de pétrole on voit se dessiner la fin d’une époque.

Inutile d’insister.

 

Comment trouver entre désespérance et optimisme béat, un chemin, un sentier, un passage si étroit soit- il.

 

Le passé peut m’y aider.

 

Car si les drames actuels, les violences, les folies meurtrières, les Mon Dieu est le seul Vrai et je te tuerai si tu en doutes, les injustices qui creusent une faille dans laquelle s’engouffrent errants et migrants, les mensonges de plus en plus proférés sans scrupule, tout cela a déjà existé dans le passé. Sous d’autres formes certes, mais il est possible de reconnaître, sous des apparences différentes, les ombres sinistres qui tentent d’étouffer toute lumière.

Même la lutte écologique, de plus en plus vitale, ne date pas de notre siècle.

Ni Ronsard, ni Montaigne n’auraient parlé de sauver la planète, mais Ronsard s’opposait aux coupes massives des forêts et on pourrait presque dire que Montaigne défendait la cause animale : je ne prends guère de bête vivante à qui je ne redonne la clé des champs. 

Et en un temps où l’Église subordonnait toute créature à L’Homme il osait affirmer Je dirais qu’il y a plus de distance entre tel homme et tel homme, qu’Il y en a de tel homme à telle bête.

 

Il n’y a dans l’Histoire -du moins je le pense- ni répétition à l’identique, ni progrès linéaire, mais je crois que regarder dans le passé ce qui a permis de faire avancer, pour un temps, les valeurs humanistes qui me sont chères, peut me servir de support pour résister à l’hiver sociétal qui s’annonce.

 

Que mes souvenirs, mes expériences passées et présentes, mes lectures éclairent mon jardin d’hiver.

 

C’est ce que je vais tenter de faire au cours des mois qui viennent.

 

Je veux aussi cueillir tous les petits trésors qui enjoliveront ma serre intérieure. Rires d’un enfant qui glisse sur la neige, pépiement d’oiseau dans un arbre de Noël, beauté d’un paysage cristallisé sous la neige, phrases d’auteurs qui me touchent, me font réfléchir, douter de ce que je pensais être une certitude….

Repenser le connu, laisser la place aux surprises, me rappeler que sous les glaçures se préparent les bourgeons printaniers…

 

Et toujours la base solide, les 3 A : Affection, Amitié, Amour. Ce ne sont pas les lettres d’une compétition mais celles du lien vital.

 

Je souhaite me faire chercheuse de lumières pour construire mon jardin d’hiver.

 

Bon solstice d’hiver!

 


P.S. : mon dernier livre Fin d’automne est maintenant en ligne :

 

-A. Condamin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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